Vendredi dernier à 16 h, la compagnie Shell a mis une vingtaine d’employés du terminal de Montréal en lock-out. Les employés en lock-out sont membres de la section locale 121 du syndicat Unifor. C’est le troisième lock-out en quelques mois pour des travailleurs et des travailleuses d’Unifor.

Pour le syndicat, c’est un geste inexplicable. « On ne comprend absolument pas cette décision de l’employeur. En fait, en à peine quelques semaines, c’est le troisième lock-out qui est imposé à nos membres dans des circonstances assez particulières. C’est clair pour nous que certains employeurs veulent profiter de la pandémie pour casser les syndicats », explique Renaud Gagné, directeur québécois du syndicat Unifor.
Selon le syndicat, la source du conflit repose sur le refus de l’employeur de respecter le contrat modèle dans l’industrie qu’il applique pourtant ailleurs. « Qu’une compagnie de l’ampleur de Shell refuse d’appliquer ce qui a été négocié partout dans l’industrie à un groupe d’une vingtaine de salariés pour des raisons financières ne tient pas la route. Cette décision n’a qu’un seul but, c’est de briser le règlement modèle dans le pétrole. On prend la COVID-19 comme prétexte pour s’attaquer à une pratique syndicale qui remonte à plus d’une quarantaine d’années », dénonce M. Gagné.
Par voie de communiqué, le directeur québécois d’Unifor rappelle à Shell que les membres ne baisseront pas les bras. « Une chose est certaine, c’est qu’on va se battre pour les travailleuses et travailleurs. Unifor dispose d’un très bon fonds de défense pour soutenir ses membres qui sont en conflit de travail. Et tous nos services sont à pied d’œuvre pour les aider dans cette lutte pour leurs droits », a souligné M. Gagné.