Les salaires des employés de l’État de plus en plus en retard

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Le dernier rapport de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) sur la rémunération des travailleuses et travailleurs de l’État confirme l’écart de plus en plus grand en défaveur du personnel du secteur public.

Le retard atteint des sommets par rapport aux autres personnes salariées du Québec. C’est un désavantage de 9,2% auquel font face les travailleurs et les travailleuses du secteur public. Il s’agit d’un recul de 3% en seulement un an.

«Le fossé ne cesse de se creuser pour nos membres en santé et en éducation. On le répète depuis des années et, cette année, c’est encore plus évident : il faut des offres salariales qui permettent un certain rattrapage ! On l’a déjà dit, nous sommes tout près d’un bris de service et les départs des travailleuses et travailleurs se comptent par milliers. Le gouvernement ne peut plus ignorer la situation et se contenter de rémunérer son personnel par des “mercis” à 13 heures à la télévision. L’avenir de nos réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux en dépend», affirme le président de la FTQ, Daniel Boyer.

À la CSQ, par la voix de sa présidente, on abonde dans le même sens. «Les préjugés ont la couenne dure. Avec un fossé de 16,5% pour nos salaires, un retard de 9,2% quand on prend en compte nos avantages sociaux, on est loin d’être des gras dur. Si on ajoute à ça la surcharge, le manque de ressources et la mauvaise gestion, pas surprenant que le gouvernement ait de la difficulté à recruter et à retenir du monde», ajoute Sonia Éthier.

Chez les ouvriers spécialisés (menuisiers, électriciens, plombiers et autres), le retard est encore plus important, soit de 34,5%. Pas étonnant qu’il soit extrêmement difficile pour les établissements de santé et d’éducation de recruter cette main-d’œuvre qualifiée, indispensable à l’entretien de nos installations.

«Il est évident que la capacité d’attraction de la main-d’œuvre de l’État québécois va continuer à se détériorer, surtout dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, particulièrement chez les ouvriers spécialisés. L’avenir des services publics est entre les mains du gouvernement caquiste», soutient Daniel Boyer.