
Le gouvernement fédéral, par l’entremise de sa ministre des finances, Chrystia Freeland, annonce un déficit de 381,6 milliards pour l’année 2020-2021, soit 38,4 milliards de plus que prévu. À la fin de l’exercice fiscal, la dette canadienne devrait atteindre 1107,4 milliards soit 50,7% du produit intérieur brut.
Pour Guillaume Hébert de l’IRIS, la croissante de la dette publique à cause de la pandémie ne représente rien de trop alarmant. «Malgré le déficit record, la dette publique du Canada demeure inférieure à ce qu’elle était dans les années 90. Les taux d’intérêts sont au plancher et devraient le rester encore longtemps, ce qui permet de ne pas trop accroître le « service de la dette », c’est-à-dire les paiements obligatoires qui doivent être effectués chaque année et qui ont un impact plus direct sur la marge de manœuvre budgétaire.»
La ministre des Finances a affirmé que «comme nous l’avons appris lors des récessions précédentes, il est plus risqué de fournir trop peu d’aide que d’en fournir trop. Dans le présent Énoncé économique de l’automne, nous faisons preuve de transparence quant à l’incertitude qui persiste.»
Les prestations canadiennes d’urgence et de relance économique représentent à elles seules un montant de 89,2 milliards de dollars pour cette année.
Le gouvernement a également annoncé une nouvelle aide aux parents de jeunes enfants de moins de 6 ans. En 2021, ceux-ci recevront un montant de 1200$ si leur revenu net annuel ne dépasse pas 120 000$. Ceux dépassant ce seuil recevront quand même une aide de 600$.
Pour soutenir le secteur immobilier, le gouvernement offrira à partir du 1er décembre une subvention de 5000$ afin de rendre les habitations plus écoénergétiques.
Plusieurs autres mesures ont également été annoncées pour soutenir les entreprises.
Du côté de la FTQ, le secrétaire général Denis Bolduc « [déplore] l’absence d’aide substantielle pour relancer des secteurs importants de l’économie canadienne et québécoise dans le transport aérien, en aérospatiale, ainsi que pour les travailleuses et travailleurs de l’hôtellerie. Ce sont des milliers d’emplois qui ont été perdus depuis mars dernier et on ne voit pas un retour à la normale avant plusieurs mois, si ce n’est plusieurs années. C’est urgent, il faut agir au plus tôt ».
Pour les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie et de la culture, des prêts seront disponibles. Les organismes subventionnaires en culture devraient quant à eux voir leur budget augmenter. Rappelons que ce secteur est un des plus durement touchés depuis le début de la pandémie. Au Québec, la culture représente plus 3% du produit intérieur brut en retombées économiques directes. On estime les emplois à plus de 160 000.
Enfin, le gouvernement fédéral appliquera finalement la taxe de vente (TPS) aux produits des géants du web comme Amazon, Netflix, Google et compagnie. La simple perception de la taxe de vente devrait rapporter plus de 250 millions par année.
«Ces mesures apportent une certitude économique aux Canadiens en cette période de turbulence et d’incertitude. Elles nous aideront à passer à travers les mois d’hiver», affirme Chrystia Freeland.
Plus de détails à venir.
Dans ces annonces, il n’y a rien pour arrêter les paradis fiscaux des minières, évasion fiscale, rien pour la remise d’un impôt progressif, l’arrêt de PPP, stopper les dépenses militaires, un gain sur le système de santé public et les garderies, mais le paiement de la dette va se faire comment si l’État ne prend pas les mesures pour faire payer les grandes compagnies et les fortunés?
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