
Les enjeux de santé et de sécurité du travail font couler beaucoup d’encre ces derniers temps au Québec. En effet, le monde syndical attend avec impatience la modernisation de la loi sur la santé et sécurité du travail qui date de 1979. Pendant ce temps, au Mexique, des travailleurs et travailleuses risquent au quotidien leur santé et leur vie en essayant de peine et de misère de la gagner.
Manon Fournier du service de l’éducation de la FTQ a participé, avec une dizaine de confrères et consœurs de différents secteurs, à un stage organisé par le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) au Mexique. Une expérience unique, humainement et syndicalement, qui a permis à la délégation de tisser des liens de solidarité et de constater l’état de la situation en matière de santé et de sécurité du travail et des droits de la personne.Dans le cadre de cette mission qui aura duré dix jours, la délégation a visité plusieurs milieux de travail, dont le dépotoir de Dolores Hidalgo où les pepenadores (recycleurs) s’échinent au quotidien pour gagner leur vie et nourrir leur famille. Leur travail consiste à trier des déchets domestiques et industriels : cartons, verre, plastiques, certains métaux, gravats, etc. qui sont livrés par camion plusieurs fois par jour.
Les constats réalisés sur place sont troublants. Les travailleurs et travailleuses mettent quotidiennement en danger et de manière importante leur santé et leur sécurité. Au-delà des risques d’explosions constants dus en grande partie à l’accumulation de méthane sous les montagnes de déchets, les travailleurs et les travailleuses n’ont même pas accès à des vêtements de protection de base tels que des gants, des bottes, des masques, ce qui serait, chez nous, considéré comme un strict minimum en matière de santé et de sécurité.
Et tout cela sans compter la présence de déchets biomédicaux provenant d’hôpitaux et de cliniques vétérinaires à proximité, qui peuvent contaminer les travailleurs et les travailleuses.
« Cette mission ne m’aura pas juste transformée en tant que syndicaliste, mais en tant qu’être humain. Nous avons rencontré des gens, qui tout en risquant quotidiennement pour leur santé et même leur vie, sont fiers de faire ce travail qu’ils et elles considèrent important pour l’environnement et pour la communauté », raconte Manon Fournier.
Vous voulez aider?
L’envoi de vêtements ou d’équipement de sécurité n’est pas recommandé à cause des douanes et du coût de l’envoi, en revanche, une contribution financière via CISO-Projet pepenadores serait grandement appréciée et peut faire une grande différence.
Si vous voulez vous tenir informé ou faire un don au CISO https://www.ciso.qc.ca/