Campagne de levée de fonds du CCVTF du SEPB-QC

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Le Comité conditions de vie et de travail des femmes du SEPB-Québec (CCVTF) a lancé une campagne de financement visant à soutenir l’Alliance des Maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale.

Le comité pense qu’il est important de faire connaître aux femmes l’existence des hébergements qui vont pouvoir les accueillir plus longuement après les centres d’hébergement d’urgence.

En effet, ces maisons, en plus de fournir un hébergement abordable, sûr et sécuritaire, permettent aux femmes avec ou sans enfants d’avoir accès à plusieurs services de soutien psychosocial. En sachant que la violence peut considérablement augmenter après la séparation, ces maisons représentent un outil de prévention essentiel des féminicides.

Actuellement, il existe environ 26 maisons de deuxième étape au Québec, ce qui représente quelque 103 logements transitoires dont la durée d’accueil varie entre 3 et 24 mois. Ces maisons donnent la chance aux victimes de prendre le temps de se reconstruire et surtout d’être accompagnées afin de prendre confiance et d’atteindre une certaine autonomie financière tout en brisant l’isolement.

La violence conjugale post-séparation a explosé depuis le début de l’année 2021, alors que l’on dénombre au moins 11 féminicides au Québec au moment d’écrire ces lignes. Lorsqu’une femme a pris la décision de mettre fin à la relation, l’ex-conjoint peut alors multiplier ses tentatives de contrôle pouvant aller jusqu’aux menaces de mort. Les risques d’homicides sont augmentés.

Selon l’article de Margo Wilson et Martin Daly paru dans le Canadian Journal of Crimonology en 1993 : « il a été démontré [au Canada] qu’environ 50 % des femmes séparées ayant été tuées par leur ex-conjoint l’ont été dans les 2 mois qui ont suivi la séparation. Dans l’année qui a suivi la séparation, c’est 87 %. De plus, la plupart de ces meurtres ayant eu lieu à la résidence de la femme. » Dans son ouvrage L’impact de la violence conjugale post-séparation sur la maternité de femmes de minorités visibles au Canada, Quesnel Édithaffirme : « Tant que la femme gardera un quelconque contact avec l’agresseur, que ce soit par choix ou par obligation, même les plaintes aux autorités publiques ou les tentatives de la victime de reprendre du pouvoir sur sa vie ne permettront de mettre totalement fin aux comportements abusifs du conjoint violent ».

À la suite des féminicides qu’a connus le Québec depuis le début de l’année, le CCVTF ne pouvait pas rester indifférent. « Nous pensons que les maisons d’hébergement d’urgence sont essentielles afin de venir en aide aux femmes et filles prises au piège de la violence conjugale. Et nous ne voulons pas ignorer qu’il y a un après l’urgence qui vient affecter directement et définitivement la vie de ses femmes et filles ainsi que leurs enfants », souligne Maryève Boyer, représentante du CCVTF à l’exécutif du SEPB-QC

Le comité a donc décidé de lancer une campagne de soutien afin de mobiliser ses membres constitués à 75 % de femmes et surtout de faire connaître l’importance de l’Alliance des Maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale à tous ses membres et aux affiliés de la FTQ. Le comité met en vente des tapis de souris avec le logo du CCVTF du SEPB-QC au coût de 10 $ chacun. Tous les fonds récoltés seront versés à l’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale.

Pour commander des tapis de souris, vous pouvez écrire à l’adresse suivante : ccvtfsoireemars@gmail.com et indiquer dans votre courriel votre nom, votre section locale, la quantité et l’adresse de livraison.