
L’histoire retiendra sans aucun doute de Fernand Daoust sa contribution pour une vision syndicale en faveur d’un engagement pour la défense du français comme langue du travail au Québec.
Fernand Daoust n’a d’ailleurs jamais hésité à faire du respect de la langue française une condition de travail au même titre qu’une rémunération équitable ou la santé et la sécurité du travail. Pour lui, il s’agissait d’affirmer sa fierté face à une classe possédante à l’époque essentiellement anglophone contrôlée par des capitaux américains, britanniques ou canadiens-anglais.
Pour l’ancien militant syndical, « l’imposition de l’anglais en milieu de travail était une forme additionnelle d’oppression ». Un exemple évident de cette oppression était la négociation des conventions collectives en anglais, alors que la majorité des employés était francophone.
C’est ainsi qu’à travers la décennie 1960 Fernand Daoust a fait cheminer au sein de la FTQ un débat sur le français au travail. Ce combat allait mener la centrale à adopter la première politique linguistique de son histoire en 1969. On retrouve d’ailleurs dans cette politique des éléments fondateurs conduisant la FTQ à réclamer que le français soit la seule langue officielle du Québec. Un gain obtenu en 1974 par la timide loi 22, mais qui prendra concrètement forme en 1977 avec l’adoption de la Charte de la langue française. Pour Fernand Daoust, la contribution de la FTQ aux dispositions de la loi 101 relatives aux milieux de travail et aux relations de travail, ainsi qu’à celles qui touchent l’affichage public et l’enseignement a été majeure.
D’autre part, pour l’ancien secrétaire général et président de la FTQ, le combat pour le statut de la langue française ne pouvait être dissocié de celui de l’indépendance du Québec. Comme il l’affirme en 2012 : « Nous avons toujours su que ce statut ne serait jamais établi dans la pérennité tant qu’il n’aura pas pour assise un pays pleinement souverain ».
Un travail pour lequel il appelait encore récemment les militantes et militants de la FTQ à poursuivre, en réclamant du gouvernement du Québec des modifications législatives en faveur du français au travail ou des investissements financiers majeurs pour soutenir le français. Pour Fernand Daoust, il demeurait essentiel de combattre l’apathie qui semble exister en ce moment sur ces questions.
Fernand Daoust concluait ainsi son intervention en 2012 : « Je ne peux accepter cet état de capitulation silencieuse. Je souhaite de tout cœur que soient alertées toutes les forces vives du Québec et que nous nous attelions à cette tâche collective essentielle. Nous devons nous lever et parler haut et fort pour réaffirmer nos droits. Dans chacun de nos milieux, il faut sonner le rappel des troupes, remobiliser, réanimer des coalitions larges, développer à nouveau des rapports de force qui ont engendré le changement au Québec ».