Projet de loi C-32 : « Il était temps… »

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C’est en ces mots que le secrétaire général de la FTQ a réagi au dépôt du projet de loi sur les langues officielles du gouvernement Trudeau : «il aura fallu 50 ans pour que le fédéral agisse pour reconnaître un fait connu de tous au pays : le français est la langue officielle du Québec » a mentionné Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ.   

Quelques éléments annoncés lors du dépôt du Livre blanc sur la réforme de la Loi sur les langues officielles de la ministre Joly en février dernier se retrouvent ainsi dans ce projet de loi. Outre la reconnaissance du caractère français du Québec, le projet de loi C-32 stipule que les juges de la Cour Suprême du Canada devront dorénavant être en mesure d’entendre des causes en français comme en anglais, et que les entreprises de compétence fédérale (banques, transporteurs aériens, groupes de télécommunications, etc.) sur le territoire du Québec devront elles aussi appliquer des mesures pour favoriser le français au travail.   

Tout en reconnaissant cette avancée, la FTQ aurait toutefois préféré que ce soit la Charte de la langue française du Québec qui s’applique à ces travailleurs et ces travailleuses. Pour Denis Bolduc : « cela aurait été plus simple, surtout en ce qui a trait à la gestion des plaintes ».   

Le secrétaire général de la FTQ considère aussi comme important que le gouvernement fédéral, comme employeur, agisse concrètement pour assurer aux francophones qui œuvrent comme fonctionnaires fédéraux, comme les employés de Poste Canada ou d’une autre agence fédérale, des conditions leur permettant de travailler dans leur langue. « Comment se fait-il qu’un fonctionnaire au Québec doive être bilingue pour accéder à un poste supérieur alors que cette même règle ne s’applique pas nécessairement pour un fonctionnaire anglophone ? Chez nous, on appelle ça de la discrimination ».  

Finalement, ce projet de loi que plusieurs trouvent très modeste risque cependant de se heurter à la réalité électorale qui pourrait affecter son adoption par la Chambre des communes. La FTQ craint grandement que le dépôt de ce projet de loi soit en quelque sorte une poudre aux yeux à saveur électorale, alors que plusieurs signaux nous annoncent une élection fédérale pour cet automne.