Reforme de la Charte de la langue française: Des revendications enfin entendues !

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Le 13 mai dernier, la FTQ a salué le projet de loi no 96, Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français. On constate rapidement, à la lecture de ce projet de loi, la volonté gouvernementale d’assumer, par des mesures concrètes, le rôle exemplaire que doit jouer l’État dans la promotion du français. La création d’un ministère de la Langue française et d’un poste de commissaire à langue française indépendant, nommé par l’Assemblée nationale, ainsi que le renforcement des champs d’action de l’Office québécois de la langue française (OQLF) montre, selon la FTQ, tout le sérieux du gouvernement en matière de promotion et de défense de la langue nationale du Québec.

Pour la centrale syndicale, il est satisfaisant de constater la volonté d’agir en matière de langue du travail. D’abord, le projet de loi du ministre Simon Jolin-Barrette prévoit que les travailleurs et travailleuses auront droit à un milieu exempt de discrimination ou de harcèlement relativement à l’usage du français. De même, la mise en place de nouveaux moyens pour assurer la prédominance du français dans les milieux de travail permettra aussi de donner un souffle nouveau aux comités de francisation.

D’autres revendications en matière de langue du travail ont aussi été prises en compte, notamment l’application des mesures sur la langue du travail dans les entreprises de 25 employés et plus, le renforcement des mesures pour contrer les exigences de bilinguisme souvent farfelues de certains employeurs ainsi que l’assujettissement des personnes travaillant dans des entreprises de compétence fédérale aux dispositions de la Charte de la langue française.

La FTQ salue également la mise sur pied de Francisation Québec, un guichet unique voué à la francisation des personnes immigrantes. À ce propos, la FTQ exprime demeurer vigilante quant à l’accessibilité des programmes qui y seront offerts. Pour la centrale syndicale, le succès de la francisation demeure lié à une offre de cours de français pendant les heures de travail et sur les lieux de travail.

Par voie de communiqué, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a aussi souligné le fait que le ministre Simon Jolin-Barrette semble avoir livré la marchandise avec des mesures concrètes qui constituent, selon le syndicat, un juste équilibre entre les droits linguistiques des uns et la nécessité d’assurer la pérennité du français au Québec.

Pour le SCFP, qui représente plusieurs employés municipaux, la révision du statut de certaines villes bilingues doit être examinée de près. Le projet de loi prévoit en effet que les municipalités qui n’ont pas 50 % de citoyens et citoyennes de langue anglaise et qui veulent conserver leur statut de ville bilingue devront expressément formuler une demande pour conserver ce statut. Il devra donc y avoir un débat démocratique et l’adoption d’une résolution par le conseil municipal pour pouvoir aller de l’avant.

« ATTENDUE DEPUIS DES ANNÉES, LA RÉFORME DE LA CHARTE DE LA LANGUE FRANÇAISE PROPOSÉE PAR LE GOUVERNEMENT DU QUÉBEC RÉPOND ENFIN À PLUSIEURS DES REVENDICATIONS HISTORIQUES DE LA FTQ. » -Denis bolduc, secrétaire général de la FTQ

Le SCFP rappelle également la multiplication des postes exigeant la connaissance de l’anglais parlé et écrit dans de nombreux organismes municipaux, scolaires ainsi que ceux relevant du réseau de la santé et des services sociaux. « C’est un véritable problème pour les membres que nous représentons. L’exigence de maîtriser l’anglais parlé et écrit sur un nombre toujours grandissant de postes au sein d’organismes publics est trop souvent totalement arbitraire, injustifié, et a pour effet d’écarter beaucoup de nos membres face à des opportunités de promotion », d’indiquer le directeur québécois du SCFP, Marc Ranger.

Le projet de loi du ministre Jolin-Barrette promet aussi diverses mesures pour assurer la francisation des commerces de même que l’identification de moyens pour freiner la baisse de la fréquentation scolaire dans les cégeps francophones. La FTQ entend évidemment participer aux travaux parlementaires sur ce projet de loi.