
Fernand Daoust a été le secrétaire du Fonds de solidarité FTQ, de sa création jusqu’en 1993. Il avait intensément participé à sa gestation et également soutenu son développement. Il avait tout mis en œuvre pour en faire un instrument d’émancipation des travailleuses et des travailleurs, un prolongement de leur action syndicale.
Fernand était fier de cette institution bien identifiée à la FTQ. Il en a fait la promotion partout dans les rangs des syndicats affiliés à la FTQ et sur de nombreuses tribunes, tant au Québec qu’à l’étranger. On lui doit en effet une bonne partie de la renommée internationale de ce fonds unique.
Des années avant sa création, Fernand avait été profondément attristé de voir des milliers d’hommes et de femmes jetés à la rue par des entreprises auxquelles ils et elles avaient donné leurs meilleures années. Il n’acceptait pas cette fatalité et l’impuissance collective qu’elle générait.
Fernand avait soutenu l’expérience audacieuse des travailleurs et travailleuses de Regent Knitting Mills à Saint-Jérôme lorsque leur employeur avait fermé l’usine en 1974. La création de Tricofil, une compagnie autogérée par les ouvriers et ouvrières, a suscité de grands espoirs pendant les sept ans qu’elle a duré. Sa fin abrupte aura nourri la réflexion de nombreux dirigeants et militants à la FTQ.
Fernand Daoust, comme Louis Laberge, croyait qu’on ne devait pas laisser un groupe de travailleurs et travailleuses, limités dans leur nombre et leurs moyens, porter sur leur dos le maintien de leur emploi. Il fallait canaliser des ressources collectives pour agir collectivement sur l’emploi. De là est née l’idée du Fonds de solidarité.
André Leclerc, biographe de Fernand Daoust