Dossier: Ces travailleurs venus d’ailleurs

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Immigration

Un dossier de cinq articles sur les travailleurs étrangers membres du Syndicat des Métallos par Clairandrée Cauchy

Originaires de pays tels la Tunisie, les Philippines ou encore le Costa Rica, ils travaillent à Chibougamau, Lebel-sur-Quévillon, Rouyn-Noranda, Saint-Georges-de-Beauce, St-Apollinaire, Sept-Îles, Portneuf, ce sont des soudeurs, machinistes, mineurs, préposés aux bénéficiaires ou encore journaliers. Rencontre avec des confrères et consoeurs travailleurs étrangers temporaires… dont plusieurs s’installent ici pour de bon.

Réalité auparavant plutôt limitée au secteur agricole, on voit ces dernières années de plus en plus de travailleurs étrangers temporaires. En 2018, le Québec accueillait sur son territoire 9670 travailleurs étrangers temporaires, soit près de 2500 de plus qu’en 2017.

Avant d’avoir recours au programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), les employeurs doivent montrer qu’ils n’arrivent pas à recruter des travailleurs au Québec. Ils peuvent embaucher ainsi seulement 10 % du nombre total d’employés et s’engagent à leur fournir une assurance santé (du moins d’ici à ce que les travailleurs soient couverts par l’assurance maladie), un logement à l’arrivée et à leur offrir les mêmes conditions de travail qu’aux autres. Fait à noter, le syndicat doit être consulté au préalable.

Main-d’œuvre jetable?…

La réalité de ces travailleurs étrangers et leur intégration diffèrent grandement d’un milieu de travail à l’autre. Lorsque le recrutement vise à faire venir ici des travailleurs qualifiés qui vont rester, l’intégration semble en général plutôt bien fonctionner, à condition que les ressources pour apprendre le français soient au rendez-vous. Il en va autrement lorsque l’employeur recrute des travailleurs n’ayant aucune intention de rester, qui accumulent les heures pour retourner dépenser leur argent dans leur pays d’origine

Cela peut alors créer une pression à la baisse sur les salaires et faire en sorte qu’on se retrouve avec deux classes de travailleurs. Les travailleurs n’apprennent pas ou peu le français, les risques pour la santé et la sécurité sont plus importants et on se retrouve le plus souvent avec une main-d’œuvre « jetable » qui peut être renvoyée dans son pays au moindre litige avec l’employeur, puisque le permis de travail n’est valide que pour un employeur.

…Ou voie d’accès vers l’immigration permanente ?

Depuis 2010, il existe désormais une passerelle permettant aux travailleurs temporaires de s’établir pour de bon : le Programme d’expérience québécoise (PEQ). Un travailleur qui a occupé un emploi pendant au moins 12 des derniers 24 mois peut formuler une demande de résidence permanente, généralement acceptée si le travailleur réussit un test de français. Ce programme connaît une croissance fulgurante : de 1200 personnes ainsi admises en 2010, un peu moins de 10 000 l’ont été en 2019!

Prochain article du dossier : Enraciné à Lebel-sur-Quevillon