
Par un drôle de hasard, le gouvernement de la CAQ a profité de la semaine d’actions et de visibilité du personnel du secteur public pour présenter aux équipes de négociations de la FTQ de nouvelles offres. Cette semaine, rappelons-le, soulignait la date anniversaire de la fin des conventions collectives du secteur public échues depuis le 31 mars 2020. Cette offre était dans les faits la deuxième en un an et demi ! On ne peut pas dire qu’il y a urgence pour Québec de régler ce dossier.
Ce qui était sur la table à l’automne 2019 : 5 % d’augmentation salariale sur 3 ans accompagnés de primes multiples, mais rien de significatif pour améliorer les conditions d’exercice d’emploi, l’attraction et la rétention du personnel. Nos demandes : 2 % par année pour un contrat de 3 ans; bonifier la contribution de l’employeur aux assurances collectives (actuellement la contribution de l’employeur est de 21 %; les travailleuses et travailleurs assumant 79 % des coûts); amorcer un rattrapage salarial.
Dans sa nouvelle proposition, Québec bouge à peine. C’est un petit pas, mais nous sommes encore bien loin d’un règlement. Le gouvernement propose toujours 5 % sur 3 ans et des montants forfaitaires non récurrents qui ne s’ajoutent pas au salaire pour le calcul des pensions à la retraite. Le Conseil du trésor offre bien de bonifier les salaires de 1 % à la 3e année de la convention collective de travail, mais le paiement est rattaché à l’indice des prix à la consommation et à une bonne performance de l’économie. C’est donc un acte de foi que réclame le gouvernement. Du côté des assurances, il faudra du concret sur la table pour équilibrer la contribution des personnes salariées et des employeurs pour que le gouvernement espère une signature syndicale au contrat de travail. Donc, c’est très décevant après un an et demi de négociations.
Bilan de tout cela, on avance à la vitesse de l’escargot. Le gouvernement dit que la lumière est au bout du tunnel en parlant de la pandémie, mais la fin du tunnel est encore bien loin lorsque l’on parle de la fin des négociations. Au cours des dernières semaines, nous avons été mobilisés ! Mais on le voit, la fin de ces négociations sont encore bien loin, il faudra donc être en action et solidaires plus que jamais si nous voulons être entendus par ce gouvernement qui a des milliards de dollars pour le béton, mais qui n’a pas encore pris la valeur des travailleuses et travailleurs qui maintiennent le service public à bout de bras.
Depuis le début de la pandémie, le gouvernement multiplie les annonces d’investissements : ce que nous avons salué. Il faut maintenir à flot l’économie, mais Québec ne doit pas oublier que la relance économique ne se fera pas seulement dans le béton, cette relance doit aussi être humaine. Les travailleuses et travailleurs qui maintiennent les services publics à bout de bras attendent toujours une véritable reconnaissance des efforts et des sacrifices des dernières années, et cela passe entre autres par de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. Ce n’est pas une dépense, mais plutôt un investissement.
C’est un appel à la solidarité que nous lançons : solidaires de nos consœurs et confrères de la santé, de l’éducation et des services sociaux.
Solidairement,
Daniel Boyer, président de la FTQ Denis Bolduc, secrétaire général