
La population qui s’est mobilisée pour le climat restera une fois de plus sur sa faim avec ce plan qui, malgré les milliards annoncés et certains efforts dignes de mention, est insuffisant pour respecter les engagements climatiques du Québec. – Patrick Bonin, Greenpeace.
Le gouvernement de la CAQ a publié son plan vert et entend investir 6,7 milliards au cours des cinq prochaines années pour réduire les émissions de CO2. Cependant, plusieurs s’entendent pour dire que le plan du gouvernement ne va pas assez loin.
Selon le chercheur Pierre-Olivier Pineau, professeur à la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal, le gouvernement sous-traite en quelque sorte les efforts nécessaires pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. «Par rapport aux efforts que nous devrions fournir, c’est irresponsable. Même si le marché du carbone le permet, d’un point de vue moral, c’est de la triche.»
Radio-Canada révélait dimanche que le Plan pour une économie verte (PEV) du Québec, qui sera dévoilé à 11 h, a été édulcoré par le bureau du premier ministre. Radio-Canada révélait également que le plan repose sur l’achat de 15 millions de tonnes à la bourse du carbone de la Californie. Les réductions annoncées par Québec reposeraient donc pour près de la moitié sur les efforts de la Californie et non pas sur ceux du Québec.
Selon Patrick Bonin de Greenpeace, «après avoir reconnu l’urgence climatique, le gouvernement Legault propose un plan édulcoré qui n’atteint que 42% de la cible de réduction des GES du Québec pour 2030 alors que cette dernière n’est déjà pas assez ambitieuse. Proposer un plan incomplet et remettre l’adoption de politiques et de mesures plus ambitieuses à plus tard nous fait craindre un nouvel échec alors que le Québec vient de rater son objectif de réduction des GES pour 2020.»
Du côté de la FTQ, le secrétaire général, Denis Bolduc, dénonce l’absence de courage et de mesures coercitives du plan économique vert: «Tout est sur une base volontaire et les entreprises disent déjà qu’elles ont effectué le maximum d’effort. Monsieur Legault parle de mesures pragmatiques et de compétitivité des entreprises pour excuser le manque d’ambition, il faut lui rappeler que c’est surtout l’audace et l’ambition qui permettront au Québec de se démarquer, tant ici qu’à l’international».