Port de Montréal : Le gouvernement Trudeau dépose une loi spéciale

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Un débardeur du Port de Montréal réagit aux klaxons en signe de solidarité. Photo Eric Demers

Le gouvernement Trudeau a déposé mardi un projet de loi pour mettre un terme à la grève des débardeurs du port de Montréal. Ce projet de loi forcera la reprise des activités dès son entrée en vigueur, en plus d’imposer la médiation. La loi spéciale permet d’imposer l’arbitrage comme mode de règlement des questions demeurant en litige.

Les syndicats dénoncent une entrave au droit à la grève

Dans un communiqué de presse émis au moment du dépôt du projet de loi spéciale, le président de la FTQ dénonce l’ingérence du gouvernement. « Le droit de grève, c’est fondamental ! En voulant forcer le retour au travail de ces travailleuses et travailleurs, le gouvernement libéral se prépare à brimer le droit à la libre négociation et le rapport de force qu’ils et elles ont exercé légitimement », a déclaré le président de la FTQ, Daniel Boyer. Soulignant le jugement « Saskatchewan » de la Cour Suprême de 2015, la FTQ rappelle que « Le droit de grève est protégé par la Charte canadienne des droits et libertés de la personne. »

Le Syndicat Canadien de la Fonction Publique (SCFP) qui représente les travailleurs et les travailleuses du Port de Montréal a qualifié d’affront le dépôt du projet de loi. « L’AEM a refusé de négocier en utilisant différentes tactiques pour se défiler de la table de négociation et de ses devoirs. Maintenant, le gouvernement libéral joue le jeu de l’employeur en légiférant un retour au travail et en brimant les droits des salariés de négocier collectivement et de faire la grève. Des droits fondamentaux sont brimés. C’est honteux pour un gouvernement qui se dit le défenseur de la classe moyenne », a déploré Marc Ranger, directeur québécois du SCFP.

Dans un communiqué de presse, également publié lors du dépôt du projet de loi, le  Conseil central du Montréal métropolitain‒CSN a tenu a exprimer sa solidarité avec les grévistes. Pour le Conseil central, « Le gouvernement Trudeau doit renoncer à déposer une loi spéciale et laisser libre cours à la négociation. C’est une question de justice sociale et de respect des droits fondamentaux des Canadiennes et des Canadiens. »

Les travailleurs et les travailleuses du Port de Montréal sont sans contrat de travail depuis plus de deux ans. Les négociations achoppent principalement sur la question des horaires de travail, notamment en ce qui a trait à la conciliation travail-vie personnelle.