Mette fin aux restrictions de griefs dans la construction

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Saviez-vous que la loi qui régit les relations de travail dans la construction, la Loi R-20, limite les sujets qui peuvent faire l’objet de grief (arts. 61 et 62) ? Cette limite est un frein à la capacité des syndicats de défendre pleinement leurs membres.
En effet, les syndicats peuvent faire des griefs sur les mesures disciplinaires, congédiement, mobilité de main-d’œuvre et harcèlement psychologique. Toutes les autres conditions de travail qui ne sont pas respectées, par exemple, les heures supplémentaires non payées ou les erreurs dans les paies doivent faire l’objet d’une plainte de salaire à la Commission de la construction du Québec (CCQ). La CCQ fait enquête et décide ou non de réclamer directement à l’employeur les sommes dues. Si l’employeur conteste, la CCQ peut exercer des recours au nom du salarié devant les tribunaux civils (Cour du Québec ou Cour supérieure). Le processus de plainte est long et complexe. Le représentant syndical n’est souvent pas informé et, quand il l’est, il est limité dans ses actions pour aider son membre. Le processus favorise donc les employeurs qui ne veulent pas se conformer.
Depuis toujours, cela ne laisse que peu d’espoir aux travailleurs et travailleuses lorsque leurs droits sont bafoués. Il n’est pas étonnant que 60% des nouveaux travailleurs et travailleuses abandonnent l’industrie après 5 ans de travail. La FTQ-Construction veut briser cette dynamique. Nous voulons les moyens de faire appliquer vos conventions collectives, nous voulons les moyens de vous faire respecter.
COUPONS L’INTERMÉDIAIRE, REPRENONS LE POUVOIR
Il n’est pas normal que la CCQ se mette entre les syndicats et les travailleurs lorsque vient le temps de défendre les conditions de travail. En limitant les sujets sur lesquels les syndicats peuvent faire des griefs, la Loi R-20 s’attaque à la liberté syndicale et réduit aussi la capacité de la FTQ-Construction d’intervenir pour le bien des travailleurs et travailleuses. Entre le dépôt d’un grief et l’arbitrage, il existe de nombreux moyens afin de régler un différend, telle la négociation, qui nous sont présentement impossibles.

Donner du sens à nos luttes syndicales


Lors des négociations, la FTQ-Construction lutte pour inclure des clauses avantageuses dans nos conventions collectives qui favoriseraient le respect des travailleurs et des travailleuses. Ces gains négociés doivent être accompagnés de moyens, comme les griefs, afin d’assurer leur application. Trop souvent, au lendemain des négociations, les employeurs oublient rapidement leurs engagements. Les paroles s’envolent et les écrits restent, mais lorsqu’il n’y a pas de dents pour mordre, les employeurs ne se sentent pas obligés de respecter les conventions. Alors il est impératif que nous ayons les outils pour forcer les employeurs à respecter les conventions collectives : des griefs!