
Quatre-vingt-six organisations de la société civile et de base ont envoyé une lettre au Premier ministre Justin Trudeau, lui demandant d’imposer une taxe sur les bénéfices exceptionnels du pétrole et du gaz et de rester ferme et de redoubler d’efforts en matière d’action climatique face aux tentatives de profit du lobby des combustibles fossiles.
Les signataires, qui comprennent des organisations de lutte contre la crise climatique, de développement, de santé, étudiantes et autochtones d’un bout à l’autre du pays, exhortent le gouvernement à résister aux tentatives de l’industrie pétrolière et gazière d’exploiter la crise en Ukraine pour le gain à court terme des dirigeants.
« La seule façon d’assurer la sécurité énergétique et la protection du climat est de briser notre dépendance au pétrole et au gaz et d’accélérer la transition mondiale vers des énergies stables et renouvelables », déclare la lettre.
Alors que le plan fédéral de réduction des émissions doit être présenté d’ici le 31 mars et que le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat sur les mesures d’atténuation devrait souligner l’écart entre les mesures climatiques actuelles à l’échelle mondiale et ce qui est nécessaire pour maintenir une planète vivable, la réduction de la production de combustibles fossiles ne peut plus attendre.
Les organisations demandent au Premier ministre Trudeau de :
- Mettre en place une taxe sur les bénéfices exceptionnels du secteur pétrolier et gazier, et rediriger les revenus vers les communautés et les familles les plus touchées par la hausse des prix ;
- Mettre rapidement en œuvre son engagement pris lors de la COP26 de plafonner les émissions du secteur pétrolier et gazier aux niveaux actuels, et prouver sa crédibilité en rejetant tout nouveau projet d’extraction, tel que Bay du Nord ;
- Soutenir les travailleur.euse.s et les communautés à travers une transition juste.
Bien que le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, ait annoncé hier que le Canada allait augmenter ses exportations de pétrole et de gaz, les pays européens n’ont pas besoin des combustibles fossiles canadiens. Ils choisissent plutôt d’accélérer la transition vers les énergies propres, reconnaissant que les mesures d’efficacité énergétique et l’énergie éolienne et solaire sont non seulement plus fiables, mais aussi beaucoup moins chères et plus rapides à mettre en place. La mise en place de nouvelles infrastructures pétrolières et gazières prendrait des années et obligerait le Canada à produire des combustibles fossiles destructeurs du climat longtemps après que la demande a atteint son maximum. La production de combustibles fossiles a également causé beaucoup de tort aux communautés autochtones, notamment en raison des bassins de résidus toxiques et de l’augmentation de la violence envers les femmes et les filles.
« La crise humanitaire en Ukraine ne doit pas servir de prétexte pour justifier l’expansion des industries extractives destructrices, ni pour renforcer l’impérialisme, le militarisme et le nationalisme », exhortent les groupes. « Au contraire, elle doit galvaniser la coopération et la solidarité mondiales face à des crises qui se croisent. »
Climate Action Network – Réseau action climat (CAN-Rac) Canada est le réseau le plus étendu d’organisations travaillant sur les questions de changement climatique et d’énergie au Canada. Il s’agit d’une coalition de plus de 130 organisations opérant d’un océan à l’autre. Nos membres rassemblent des groupes environnementaux, des syndicats, des Premières Nations, des organisations de justice sociale, de développement, de santé et de jeunesse, des groupes religieux et des initiatives locales.
Pour lire la lettre dans son intégralité: Lettre au Premier Ministre Trudeau en réponse à la crise en Ukraine (climateactionnetwork.ca)