
Les syndicats de la construction sont présentement en négociation et plusieurs points chauds à la table de négociation sont des enjeux communs à bien d’autres discussions syndicales. L’Alliance syndicale de la construction doit sauver ses régimes d’assurance et de retraite, lutter contre les violations à la vie privée et assurer de bonnes conditions de travail pour retenir la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction.
Le régime d’assurance MÉDIC Construction est autofinancé et autogéré. À cause de l’assurance médicaments et des manques chroniques d’investissement, il souffre actuellement de graves problèmes de sous-financement. Pour sa survie, les parties doivent s’entendre pour que des fonds additionnels soient injectés afin d’éviter de nouvelles coupes de bénéfices. De son côté, le régime de retraite de la construction n’a pas été indexé depuis sa conversion en un régime à cotisation déterminée, il est impératif que les employeurs augmentent leur contribution au régime.


Non à la géolocalisation en continu
Les employeurs demandent l’introduction d’applications mobiles sur un téléphone cellulaire qu’ils fourniraient ou sur le téléphone personnel pour le pointage des arrivées et des départs sur les chantiers. L’Alliance syndicale refuse puisqu’il s’agit d’une intrusion importante dans la vie privée par la géolocalisation constante et par l’accès aux données personnelles. De plus, l’utilisation du téléphone personnel engage le travailleur ou la travailleuse dans une série de dépenses et l’oblige à fournir son téléphone comme outil de travail.
De toute façon, d’autres solutions existent, par exemple, les conventions collectives permettent déjà l’utilisation d’un téléphone cellulaire ou d’une tablette numérique fixe à l’entrée du chantier pour le pointage sans que cet appareil ait à suivre l’employé en continu. La FTQ-Construction avait d’ailleurs gagné une décision arbitrale confirmée par la Cour supérieure qui précise déjà que ces applications contreviennent aux conventions collectives. Malgré tout, des associations patronales, qui ont également des intérêts dans certaines applications mobiles, insistent pour introduire ces outils dans les conventions collectives.


Améliorer les conditions pour conserver la main-d’œuvre
L’industrie de la construction est confrontée à une rareté de main-d’œuvre et un récent sondage de la Commission de la construction du Québec (CCQ) révèle que les conditions de travail sont une des principales raisons pour quitter l’industrie :
- 57 % de tous les travailleurs et travailleuses trouvent que les délais de production sont trop serrés ;
- 45 % de tous les travailleurs et travailleuses trouvent l’industrie de la construction trop instable ;
- 35 % des nouveaux travailleurs et nouvelles travailleuses dans l’industrie la quittent avant 5 ans ;
- 53 % des causes d’abandon dans l’industrie sont liées aux conditions de travail ;
- 11 % des travailleurs et travailleuses abandonnent à cause d’un accident du travail ou d’un problème de santé.