Métier: Technologue en sûreté des barrages

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Benjamin Deschênes est technologue en sureté des barrages chez Hydro-Québec depuis douze ans. Le Monde ouvrier s’est rendu à la centrale hydroélectrique de Manic-5 située dans la région de la Côte-Nord pour le rencontrer.

« Mon père était entrepreneur forestier. Quand j’étais jeune, la machinerie lourde faisait partie de mon quotidien et me fascinait. Je me souviens même d’un été où d’importants travaux de voirie ont eu lieu devant chez moi; je passais mes journées à les regarder travailler. À l’époque, mon père souhaitait plutôt que je choisisse un métier qui aurait mis en valeur mon habileté avec les chiffres, mais il n’y avait rien à faire, c’était le travail de terrain qui m’intéressait ! »

Benjamin a suivi une formation au Cégep de Baie-Comeau en technologie du génie civil avec un cours spécialisé sur la sureté des barrages. Il a fait ensuite une série de stages qui l’ont mené vers un emploi d’inspecteur des barrages chez Hydro-Québec. Ce n’est que deux ans plus tard qu’il a obtenu le poste qu’il occupe aujourd’hui, celui de technologue en sureté des barrages. Son travail consiste en la surveillance des mécanismes de défaillance de chaque ouvrage sur le site, en l’analyse de données et en formulation de recommandations à l’équipe de maintenance.

« J’ai toujours voulu travailler pour Hydro-Québec. C’est un des employeurs les plus importants de la région. Je suis un gars de la Côte-Nord, j’aime la nature, le plein air, la pêche et la chasse. Un employeur qui offre de bonnes conditions de travail dans mon coin de pays, c’était vraiment un choix qui allait de soi ! »

Plus qu’un emploi

Benjamin travaille effectivement dans la région de la Côte-Nord, mais son lieu de travail se situe à 215 km de la ville de Baie-Comeau sur la rivière Manicouagan. Pouvant difficilement faire des allers-retours de la maison au travail, Benjamin, comme l’ensemble de ses collègues, passe la semaine sur le site d’Hydro-Québec.

« J’arrive le lundi matin vers 7 h et je retourne chez moi le jeudi soir pour une longue fin de semaine avec ma famille. On est vraiment bien installés ici. Sur le site même, il est possible d’aller pêcher, de faire des activités sociales et sportives, ça crée un réel esprit de camaraderie ! »

Benjamin est impliqué dans son syndicat, le Syndicat des technologues d’Hydro-Québec, section locale 957. Il occupe le double poste de délégué syndical et de directeur de griefs pour la région de Manicouagan. « On essaie d’avoir une approche partenariale avec l’employeur pour être efficace et apporter du positif dans la résolution du problème. Je pense que c’est sain de maintenir un syndicat fort même dans un contexte où les conditions de travail sont bonnes. Il y aura toujours des divergences d’interprétation de la convention collective, le syndicat doit être là pour assurer une bonne représentation et surtout maintenir le rapport de force ».

Du génie québécois

Benjamin ne cache pas son admiration pour son lieu de travail. « Je travaille dans des installations hydroélectriques extrêmement complexes qui ont demandé beaucoup de travail, de vision et surtout de génie! Je suis impressionné toutes les fois ! »

Inaugurés en 1968, la centrale Manic-5 et le barrage Daniel-Johnson étaient en effet des projets novateurs et audacieux. Dotées d’une architecture spectaculaire, ces installations se démarquent encore aujourd’hui à travers le monde. « J’ai emmené mes enfants aux journées portes ouvertes l’an dernier pour qu’ils puissent constater l’ampleur de la construction et ils étaient épatés !Je me sens chanceux de pouvoir partager la fierté que j’ai pour mon métier avec mes enfants ».

Merci à Jean-Pierre Caron du Syndicat des technologues d’Hydro-Québec, section locale 957 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), d’avoir rendu cette entrevue possible.

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