Métier fromager: une passion qui grandit un fromage à la fois

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Dave Gagnon sait très bien que le métier de fromager qu’il occupe chez Nutrinor, à Saint-Prime, au Saguenay Lac-Saint-Jean, où il oeuvre depuis 2004, n’est pas habituel.

D’abord embauché comme manoeuvre au sein de l’en­treprise, il fait mainte­nant partie d’une équipe de quatre fromagers qui se relaient pour produire l’ensemble des variétés de fromages proposés par la fromagerie Perron.

Dave a d’abord été attiré par les défis physiques au sein de la fromagerie. Rapidement, il réalise qu’il y a une carrière pour lui dans ce domaine. Il aime l’esprit d’équipe et il com­prend que le fromage est un univers aux possibilités infinies. On lui demande évidemment s’il a de l’in­térêt à apprendre le métier, ce qu’il s’est empressé de confirmer. Sentant qu’il avait d’abord la capacité de le faire, la curiosité d’ap­prendre, il a également l’ap­pui des travailleurs plus expérimentés autour de lui.

Il l’avoue avec une cer­taine candeur, il n’était pas amateur de fromage au départ. L’appétit vient en mangeant, comme dit l’adage. Progressivement, son goût se développe. « Je trouve ça fascinant toutes les saveurs qu’on peut aller cher­cher juste avec la fermentation et les enzymes. La science du lait continue de faire des décou­vertes chaque année. J’aime ça apprendre », explique Dave.

On compare souvent son métier à celui d’un chef en cuisine. On réalise des recettes avec différents ingrédients et outils. On adapte la fabrication en fonction des différents paramètres à suivre pour créer un produit de qualité. Pour lui, c’est clair, il y a plusieurs parallèles entre les deux univers. « C’est facile de faire du fromage, mais c’est dur de faire du bon fromage », ironise-t-il avec un large sourire au visage.

Peut-être qu’un jour il créera son propre fromage après y avoir consacré une partie de sa carrière. Sa passion pour son métier est toujours intacte, lui qui cultive également d’autres passions une fois son tablier rangé, une clé selon lui pour durer dans ce métier.

Interrogé sur les dif­ficultés de son travail, il nous parle volontiers de l’aspect physique, de la nécessité d’avoir un bon dos et des horaires matinaux, mais dans l’ensemble, il ne trouve pas beaucoup à redire. Le corps s’adapte souvent à ce qu’on lui demande. Il évoque aussi le sens du détail, la poly­valence, la minutie comme des atouts précieux dans ce domaine. « C’est véritable­ment un métier sans limites. Je m’occupe maintenant de for­mer la relève. Quand je forme quelqu’un, ça me rappelle quand j’étais à leur place. Ça me permet aussi de voir où je suis rendu dans mon propre parcours », mentionne Dave en fin d’entrevue.