COP26 – Au jour le jour, 10 novembre 2021

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Crédit : Sami Dellah

Au jour 11 de la COP26, toute la délégation de la FTQ, dont le secrétaire général, Denis Bolduc, poursuit son travail en participant aux conférences, aux discussions et aux échanges avec les différents groupes environnementaux et des représentants des gouvernements dans tout ce qui touche les dossiers sur le climat.

Aujourd’hui, la délégation a assisté à une rencontre avec le ministre de l’Environnement du Canada, Steven Guilbeault. Ils ont également rencontré Émilise Lessard-Therrien, députée de Québec solidaire, ainsi que Carlos Leitão du Parti libéral plus tard dans la journée.


Rencontre avec Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement du Canada


Steven Guilbeault a fait état des démarches de son gouvernement à la COP. Beaucoup de textes sont sortis aujourd’hui des travaux de la COP. « Dans nos rencontres, nous parlons de l’atteinte du 1,5 dans une pièce, puis nous parlons de compromis et de ce que les pays vont négocier pour essayer de finaliser les mécanismes de l’article 6 portant sur les mécanismes du marché. Il y a des gens autour de la table avec des intérêts différents et vous comprenez que la pression vient de partout. Nous devons être extrêmement clairs sur le fait qu’aucune règle ne vaut mieux qu’une règle qui dit que les droits de l’homme ne sont pas négociables, que nous ne pouvons pas accepter des reculs à l’article 6 et qu’il s’agit d’une question d’intégrité de l’Accord de Paris. »


Il a aussi glissé un mot sur les négociations tendues : « Je pense que vous commencez à sentir la chaleur. Aujourd’hui, tous les points critiques sont à l’ordre du jour ». Il ajoute que dans certains cas, les négociations avancent dans la bonne direction, mais très lentement. « Les discussions sont de moins en moins techniques et de plus en plus politiques. Nous débattons sur la liste générale d’éléments à inclure dans la décision de couverture l’Accord de Glasgow. »

Il semble aussi y avoir des ouvertures intéressantes pour le Canada. « Nous discutons présentement de la possibilité de signer une entente bilatérale avec l’Inde sur les changements climatiques. On sent beaucoup d’intérêts des pays au niveau des technologies propres. Il y a énormément d’entreprise et de savoir-faire au Canada dans ce domaine », en ajoutant l’intérêt marqué des États-Unis.


Rencontre avec Émilise Lessard-Therrien, députée de Québec solidaire


Il a été question de financement du réseau de transport en commun, un sujet suivi de près par la délégation. « Les transports sont nécessairement une des solutions à la réduction des GES, puisque le transport représente 45 %, mais les solutions de la CAQ ne répondent pas aux problèmes. ». Mme Lessard-Therrien a fait référence à l’électrification des véhicules au Québec qui ne réduisait pas le nombre de véhicules sur la route.


« On le voit ici en Écosse, il y a des trams, des trains, des autobus et un réseau de métro. On est si loin au Québec! Il nous faut un réseau accessible, confortable, efficace et à moindre cout! Il y a toujours beaucoup d’argent pour les routes, mais pas grand-chose pour le transport collectif. Et lorsqu’on cogne aux portes des différentes structures, ça ne semble être le mandat de personne! Il faut que ça se clarifie. »


Un délégué de la FTQ a questionné la députée sur le point de vue de son parti sur l’hydrogène vert comme solution proposée par la CAQ. « Pour QS, c’est un des outils du coffre, mettre tous ses œufs dans même panier n’est pas une bonne idée non plus. » Son parti s’est référé à un document de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie du HEC qui a évalué les processus possiblement électrofaibles dans les industries du Québec. « C’est 70 % des processus qui pourraient être électrifiés, donc à notre avis, l’hydrogène vert pourrait être la solution pour le 20 % manquant. »


Rencontre avec Carlos Leitão, responsable du dossier climatique pour le Parti libéral du Québec


Selon lui, une transformation de l’économie est nécessaire dans la lutte contre les changements climatiques. « Il faut transformer l’économie. Et pour ça, il ne suffit pas de vendre de l’électricité à nos voisins et électrifier les automobiles ». Le ministre appuie la proposition de Sylvain Gaudreault du Parti Québécois pour la création d’un budget carbone avec une feuille de route détaillée. Un délégué de la FTQ lui a fait part de la revendication de la taxation carbone aux frontières pour assurer des emplois plus verts et locaux. « Vous parlez à un converti! Ces considérations devraient se retrouver dans le calcul du budget carbone et dans les critères d’appel d’offres. Si on tarde nos mesures d’adaptation, nous ne serons plus compétitifs », ajoute M. Leitão.


Le Parti libéral du Québec prévoit une plateforme électorale en vue des prochaines élections qui aura en trame de fond l’urgence climatique : « Je ne suis pas anxieux, mais je suis réaliste, il va falloir que cette question soit transversale à toute notre plateforme ». Il a invité la délégation à prendre connaissance du projet de loi no 797 qu’il a déposé en chambre qui prévoit des bilans pour les entreprises qui considèrent le triple bilan des entreprises, qui comprend un bilan vert.


Les délégués de la FTQ ont également participé à des rencontres sur des sujets variés : le prix du charbon dans l’Union européenne, une présentation syndicale sur l’énergie sans charbon dans une transition juste, ainsi que la transition juste vers un objectif de carboneutralité.


La délégation de la FTQ à Glasgow est composée du secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc, ainsi que plusieurs membres des syndicats affiliés de la FTQ, dont le Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau (SEPB), le Syndicat des Métallos et le Syndicat des travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC).