Conférence des Nations Unies sur l’eau – 22 — 24 mars 2023 à New York

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Par Sébastien Campana, président du Conseil régional FTQ Québec et Chaudière-Appalaches

Photo: SHUTTERSTOCK – Cozine

Il est essentiel qu’un Sommet mondial de l’eau potable se tienne en aujourd’hui en mars 2023, car enfin, une rencontre fournira une plateforme aux dirigeantes et dirigeants mondiaux, aux expertes et experts et aux parties prenantes pour discuter et tenter de résoudre les problèmes urgents liés à la gestion de l’eau et à son accès. Reste cependant à savoir si ce sommet sera le bon pour faire des progrès significatifs vers l’objectif d’assurer l’accès universel aux services d’eau potable et d’assainissement d’ici 2030.

Le fait que 46 ans se soient écoulés depuis le dernier sommet mondial sur l’eau douce (1977) met en lumière le peu d’attention et de priorité accordée à cette question cruciale. L’impact croissant des changements climatiques, les sécheresses à répétition et plus fréquentes, l’assèchement des lacs et la baisse continue des nappes phréatiques font que la rareté de l’eau devient un enjeu conflictuel géopolitique, socio-économique et provoque des bouleversements jamais vu auparavant dans le monde du travail.

Ce constat souligne encore plus le besoin urgent d’agir.

Non seulement ce sommet traite de l’importance quant à l’accès à l’eau potable, mais aussi il traitera de la gestion durable des ressources en eau, de l’assainissement des eaux usées et de la protection des écosystèmes et de la biodiversité qui fournissent à l’humanité ces ressources vitales.

Les changements climatiques, l’augmentation de la population mondiale, l’élévation du niveau de vie, environ de 2 milliards de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable, la détérioration des zones géographiques qui s’assèchent, la population mondiale qui est passée de 2,6 milliards en 1950 à plus de 8 milliards en 2022, tout cela fait progresser la demande en eau de plus de 40% d’ici 2030.

Si l’objectif de développement durable visant à assurer l’accès universel aux services d’eau potable et d’assainissement d’ici 2030 est ambitieux, il est crucial d’accélérer les progrès pour respecter cette échéance.

«Nous avons franchi les limites planétaires de l’eau pour la première fois dans l’histoire de l’humanité. Nous avons modifié le cycle mondial de l’eau», a déclaré pour sa part Tharman Shanmugaratnam, co-président de la Commission mondiale sur l’économie de l’eau et ministre principal à Singapour.

Le fait que deux milliards de personnes n’aient toujours pas un accès adéquat à l’eau potable et que près de la moitié de la population mondiale ne dispose pas de services d’assainissement satisfaisants est inacceptable. Il faut savoir qu’environ 525 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année à cause de maladies diarrhéiques causées par les rotavirus (gastroentérites) et Escherichia coli (bactérie E. coli) qui sont les 2 agents étiologiques les plus courants des diarrhées modérées à sévères dans les pays à faible revenu. D’autres agents pathogènes, comme cryptosporidioses (parasite Cryptospridium) et les espèces de Shigella (dysenterie bacillaire ou shigellose) jouent aussi un rôle important.

Le sommet du 22 au 24 mars 2023 doit et devra déboucher sur des actions et des engagements concrets de la part des gouvernements, du secteur privé et de la société civile pour résoudre ce problème.

En conclusion, la Conférence de l’ONU sur l’eau douce en mars 2023 est une occasion importante pour aborder la question urgente de la gestion et de l’accès à l’eau. Cependant, son succès dépendra des engagements et des actions qui en découleront. Il est crucial que les dirigeantes et dirigeants mondiaux accordent la priorité à cette question et prennent des mesures audacieuses pour garantir l’accès universel à l’eau potable et aux services d’assainissement.