
À la mi-novembre s’est tenue la 27e édition de la Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP27).
La FTQ y a coordonné une délégation de onze syndicalistes provenant de différents syndicats affiliés (AFPC, FTQ-Construction, Métallos, SCFP, SEPB, STTP, TUAC, Unifor), en plus d’un représentant du Fonds de solidarité de la FTQ et d’un représentant de la Caisse Desjardins des Travailleuses et Travailleurs unis. Cette délégation avait pour mandat de s’assurer de l’inclusion des intérêts des travailleurs et travailleuses dans les textes issus de la négociation de la COP27 et de participer aux divers événements pour promouvoir la transition juste.
Sensibiliser la communauté internationale
Les personnes déléguées ont participé à divers panels pour exposer ce que sont les laboratoires de transition juste et les plans industriels de la FTQ. Les entreprises sont nombreuses et plusieurs organisent des activités en faisant l’éloge de leur implication climatique (parfois fort exagérée), et la délégation se faisait un devoir de questionner la présence des travailleurs et travailleuses dans leurs plans. De plus, les COP sont des espaces de grande proximité avec les décideurs politiques. Les personnes déléguées ont pu présenter directement les actions de la FTQ à des acteurs politiques du Canada, du Québec et d’autres pays. Ces rencontres formelles et informelles permettent de créer un réseau autour de la transition juste et d’assurer une compréhension commune de ce concept.
Qu’est-ce que la transition juste ?
Pour effectuer la transition de l’économie/énergétique nécessaire pour atteindre les objectifs des accords du climat, il faut le soutien des travailleurs et travailleuses. Ceci ne peut se faire qu’à travers un dialogue social, incluant les syndicats, les employeurs, les gouvernements, ainsi que les parties prenantes pertinentes. De plus, la transition énergétique doit créer des emplois locaux, inclusifs et décents. Les principes de transition juste doivent être présents sur toute la chaîne d’approvisionnement et devenir un standard mondial.
La place de la transition juste à la COP27 ?
La transition juste était mentionnée dans le préambule de l’Accord de Paris et fait partie des principes de l’Organisation internationale du travail. Elle a été réitérée lors de la Déclaration de Silesia de la COP24 et, enfin, elle fut l’objet d’une Déclaration lors de la précédente COP à Glasgow. Cela n’aurait pas été possible sans l’intervention continue et soutenue des syndicats. Malgré tout cela, des pays tentent toujours de minimiser l’espace qu’occupent les droits du travail et les droits de la personne dans les accords climatiques, certains cherchent même à en enlever toute mention.
La délégation syndicale mondiale, réunie autour de la Confédération syndicale internationale, dont fait partie la FTQ, a travaillé d’arrache-pied pour suivre chacune des tables de négociation afin de surveiller les intentions des parties et communiquer avec les pays respectifs pour réagir et ajuster les textes.
Au moment d’écrire ces lignes, des négociations avaient toujours lieu. La délégation de la FTQ avait peu d’espoir que le texte sortant de la COP27 sous la présidence de l’Égypte soit un pas de l’avant pour les droits de la personne.