Impact dévastateur de la COVID-19 sur l’hôtellerie

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Photo Eric Demers

Selon ce que révèle une récente enquête sur la population active menée par Statistique Canada, 21 000 emplois ont été perdus dans le secteur de l’hôtellerie – la très grande majorité entre septembre et novembre – soit 60,5 % des effectifs.

L’urgence de se mettre en action

La Commission des partenaires du marché du travail et le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale ont mis sur pied, en novembre dernier, le Groupe d’action pour la main-d’œuvre du secteur de l’hôtellerie pour venir en aide aux travailleurs et travailleuses de l’industrie. Celui-ci réunit différents partenaires et organismes du milieu hôtelier québécois, dont le Syndicat des Métallos, Unifor et l’Union des employés et employées de service, section locale 800 (UES 800), de même que des représentants des domaines de l’éducation et de l’emploi.

Plusieurs travailleurs et travailleuses ont déjà quitté le secteur de l’hôtellerie à cause des mises à pied massives des derniers mois. Pour bon nombre de ceux et celles qui sont en attente d’une reprise, les prestations d’assurance-emploi prendront fin à la mi-avril. Faute de prolongation des programmes actuels, leurs sources de revenus pourraient alors être compromises.

Des programmes de formation adaptés à l’hôtellerie 

Conscient de l’urgence de la situation, le Groupe d’action a notamment pour mandat d’élaborer des programmes de formation pour la main-d’œuvre de l’hôtellerie. La mise en place de ces programmes vise à favoriser le maintien ou le rétablissement du lien d’emploi, en plus de permettre de rehausser les compétences et d’assurer une sécurité financière en prévision de la fin des prestations d’assurance-emploi.

Puisqu’une relance complète de l’industrie touristique n’est pas envisagée à court terme, un certain nombre de travailleurs et de travailleuses de l’hôtellerie ne pourront pas être rappelés au travail cet été. Une des solutions est également de leur permettre d’occuper un emploi différent et demandé, que ce soit au sein de l’industrie touristique ou dans d’autres secteurs.

Les syndicats affiliés à la FTQ font également des représentations auprès du gouvernement afin que celui-ci intervienne auprès des employeurs afin que ces derniers respectent la loi et qu’ils mettent en place des comités de reclassement pour aider les travailleurs et les travailleuses à se trouver un autre emploi ou à participer à des programmes de formation. Selon les syndicats affiliés à la FTQ, les employeurs doivent impérativement offrir le soutien prévu dans la loi.

Les syndicats affiliés de la FTQ qui représentent des personnes salariées dans l’hôtellerie et l’industrie touristique partagent d’énormes préoccupations en ce qui concerne la reprise des activités après-COVID. En effet, les enjeux de pénurie de main-d’œuvre vécus par l’industrie avant la crise ne vont pas disparaitre après celle-ci. Les conditions de travail souvent difficiles n’aident pas non plus la rétention de main-d’œuvre, particulièrement pour les préposés et préposées aux chambres.